Retour
 retour
         Angel,
Essai 1

Essai 2

Essai 3

Essai 4

Essai 5

Essai 6

         Au pays où j'ai usé mes chaussures, je ne sais plus comment y mettre les pieds. Comme un ruisseau, j'évite la roche dure et dans ma quête de le retrouver, mes yeux ne trouvent plus l'horizon. Quand je regarde au-delà d'hier, je vois les visages des miens dans cette tranquille beauté et mon coeur me ramène aux jours d'antan. J'y consens.

         Le temps de mon pays paraît si lointain, à croire que c'était un songe.. Dans la ronde des saisons, j'avance vers les petits chemins de ces éternités d'enfance. Dans les demeures souterraines de mes souvenirs, des gouttes de lumières, de sons, de couleurs, s'effilochent au gré de l'espace qui se referme, niant tout passage malgré mes empreintes. Tant de choses s'endorment quand on oublie chaque matin de les réveiller.

         Il est cocasse d'entendre dire de quelqu'un qu'il est " un drôle de type "…c'est le pays des gens dirait-on qui viennent toujours d'ailleurs. À la fin, on se demande où passe le réel et l'imaginaire.
Est-ce seulement moi qui rend imposssible ce contact avec les lieux et les choses, et qui crée cette impression d'être encerclé dans un monde vague. Silencieuse dans mon silence et dans le silence de la nuit je me laisse guider sous la cascade d'images, d'étreintes, d'attentes, de chemins, de maisons, arrachées à mon passé et je les laissent se resserrer autour de moi.

         Je ne te reconnais plus mon pays, mais c'est peut-être moi qui n'ai plus les yeux fertiles. Je t'ai pourtant connu chargé d'âmes dans l'océan de tes paysages. J'ai vu tes nuits d'hiver coupantes et dures. J'ai vu tes nuits de mai, où le vent tiède soufflait sur les mains de la terre, et d'autres nuits d'été où un pan de ciel lumineux venait rencontrer un second ciel…sur tes eaux .

         Terre familière qu'as-tu à me dire ?
Tu es ma demeure…qui reste.