Retour
 retour
         Angel,
Essai 1

Essai 2

Essai 3

Essai 4

Essai 5

Essai 6

         Comme le matin brûle en moi...

         L'espace d'un poème s'éveille et s'installe et coule sur mes lèvres. Je retiens le monde en mystère. J'écris tant de mots, dans le silence du temps qui s'enfuit. Il suffit que je les aime pour écrire un poème et bien que ces mots trahissent sans avis les épines du jardin ma vie, mes mers intérieures. Il est un dû maintenant entre les mots et moi j'ai un droit à venir sur eux car je les veux toujours avec moi.

         Il sont si étranges ces mots qui se promènent subitement au milieu de tant d'images, une crise de l'inconscience, une fête de l'existence, ces maîtres à rêver, ces miettes d'étoiles dans mon café noir, je les cherche partout au lendemain des orages, dans les abords de l'automne, dans un froissement d'ailes, au soleil de minuit.
         Les mots me cachent aussi dans la nuit où je cours dans le vent qui me traîne dans les ombres du silence, ils ressemblent aux miroirs du monde.

         La plume trempée dans le coeur, j'aime son contact et me réjouit quand tout l'être rime avec plaisir... Ces petits soleils qui naissent autour des lettres ordonnées, je les respire à pleins poumons et à chaque fois que je les écris... je serre l'univers dans mes bras...

         Je prends les mots comme ils viennent et je les regarde couler sur le papier comme des perles... et quand enfin ils rythment l'âme des choses, je chante avec eux et à mesure qu'ils grandissent, peu à peu, je m'efface afin que d'autres les taillent, les ajustent, les sculptent et parfois même les accrochent à leurs saisons et c'est de ma terre qu'ils conservent...

         Voilà le fin mot.